Le Nouveau collège de Cluny organise chaque année un cycle de conférences portant sur la culture et les arts du Moyen Âge. Né du partenariat entre Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le Musée de Cluny, ce projet s’attache à promouvoir et diffuser la recherche sur les civilisations du Moyen Âge menée au sein des laboratoires de notre université auprès d’un large public (le Lamop https://lamop.pantheonsorbonne.fr/ et l’HiCSA https://hicsa.pantheonsorbonne.fr/).
Les conférences ont lieu au Musée de Cluny, quatre jeudis par an, à 18h30.
Elles sont accessibles gratuitement aux étudiants de Paris 1, sur inscription.
Comité scientifique : François Chausson (professeur d’histoire romaine), Olivier Matteoni (professeur d’histoire médiévale), Philippe Plagnieux (professeur d’histoire de l’art médiéval), Anne-Orange Poilpré (professeure d’histoire de l’art médiéval).
Programme :
20 novembre 2025
Anne-Orange Poilpré, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Les Carolingiens et les arts : un mécénat politique
La cour des souverains carolingiens a brillé par son amour des arts et de l’Antiquité gréco-romaine. Inspirée par Rome et Byzance, cette esthétique se veut l’étendard d’un âge nouveau. Cette mémoire du passé est mise au service d’un projet politique façonné conjointement par le pouvoir temporel et l’autorité ecclésiale. Si l’Antiquité n’a jamais disparu de la culture médiévale, elle se fait ici l’instrument d’un discours et d’un mécénat artistique cherchant à promouvoir une conception impériale et chrétienne du monde. Les commanditaires eux-mêmes, en soutenant et en orientant la création artistique, expriment leur adhésion à cette vision.
15 janvier 2026
Emmanuelle Vagnon, chargée de recherche au CNRS/LaMOP
Pietro Vesconte de Gênes : mappemondes et cartes marines au début du xive siècle
Pietro Vesconte est le premier cartographe du Moyen Âge à signer de son nom ses œuvres. Il est l’auteur de plusieurs recueils de cartes de navigation parvenus jusqu’à nous, réalisés dans la première moitié du xive siècle. Ces « atlas » avant l’heure représentent les côtes de la mer Méditerranée et de la mer Noire, souvent décorés de fines enluminures. Il est également célèbre pour la mappemonde et les cartes réalisées à la demande de Marino Sanudo et de Paulin de Venise en 1321, dans le cadre d’un projet de croisade pour la reconquête de Jérusalem et de la Terre sainte. Cette représentation du monde fait la synthèse des savoirs géographiques de son temps, utilisant des connaissances issues de l’Antiquité, du monde arabe et des récits des voyageurs en Orient.
19 février 2026
Jean-Baptiste Vincent, maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Aux origines de l’abbaye de Bonport : commanditaires et expression architecturale cistercienne en vallée de Seine (xiiie siècle).
Bien que fondée en 1189-1190 par Richard Cœur de Lion dans la partie normande de la vallée de la Seine, l’abbaye cistercienne de Bonport est construite au xiiie siècle sous autorité capétienne. Elle incarne une fondation royale stratégique, dont l’architecture articule vie monastique, rayonnement des commanditaires et enjeux fluviaux. Les recherches récentes, mêlant archéologie du bâti et nouvelles méthodes, renouvellent l’étude de son architecture, de son implantation et de son rôle territorial.
2 avril 2026
Maréva U, maîtresse de conférence, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Aux seuils des églises byzantines : commanditaires et mémoire incarnée
Dans les églises byzantines, les portraits des commanditaires et les inscriptions dédicatoires sont souvent placés aux seuils, à l’articulation de deux espaces distincts. Le choix de cet emplacement relève d’une stratégie de visibilité, mais aussi d’un usage mémoriel de l’espace architectural. Cette conférence s’intéressera à la manière dont ces représentations contribuent à la construction d’une mémoire incarnée, située et activée par l’expérience du franchissement du seuil. À partir d’exemples choisis de l’époque byzantine moyenne et tardive, elle proposera une lecture croisée des images, des dynamiques spatiales et des parcours rituels, pour réfléchir au rôle des seuils comme lieux actifs de mémoire.







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