Programme 2021-2022
Atelier Operandi | Seminaire d’histoire et d’archéologie de la construction et du bâti. UMR 5136 Framespa, Toulouse
Thème 1 : Réemployer
10 Décembre : Charles Davoine. « Que personne ne prive les cités de leurs ornements propres » (CTh 15.1.1) : les interdictions du remploi dans l’Antiquité tardive.
Salle GH 107
L’Antiquité tardive est souvent considérée comme la période par excellence des spolia, ces éléments de décor ancien démontés et réutilisés dans des constructions nouvelles. Pourtant, aux IVe et Ve siècles après J.-C., les empereurs romains prennent de nombreuses mesures pour interdire le prélèvement des ornements et des matériaux sur les édifices publics. Nous verrons ce que ces dispositions révèlent de la pratique du remploi et de la conception du décor urbain à cette période.
Présentiel : 28 janvier : Jacques Dubois : « 25 ans après, 1997-2022 : la question du remploi à Alençon à la fin du Moyen Age et première moitié du XVIe siècle (des archives personnelles en remploi) ».
La fin des années 1990 et le début de la décennie suivante constitue un moment historiographie important marquant le développement des recherches consacrées à l’histoire de la construction via l’étude des chantiers. A l’époque, l’approche principale consistait en un approfondissement des connaissances liées à la maîtrise d’ouvrage (fonctionnement des fabriques, tenue des comptabilités, nature des recettes et des dépenses…) et à la maîtrise d’oeuvre (personnels actifs sur les chantiers, effectifs et évolution, salaires, entre autres points). Il y a 25 ans, le remploi pouvait être évoqué dans quelques thèses – dont la mienne soutenue en 1997 -, mais sans être abordé comme il l’est aujourd’hui. A la suite de la séance que l’atelier Operandi a consacré à cette thématique l’an dernier, une relecture rapide des nombreux documents relatifs à la construction à Alençon et sa région permet, grâce à une réinterprétation des textes et de certains termes, de compléter les connaissances de l’économie de la construction à alençonnaise, de déterminer l’existence ou non de pratiques particulières entre monde urbain et monde rural.
Thème 2 : Gérer
Présentiel : 18 février : Marco Conti : « Comptabilité urbaine et chantiers publics à Bologne de la fin du XIIIe siècle au début du XIVe siècle »
En ligne avec une historiographie récente qui met en évidence la relation entre la comptabilité des chantiers et l’administration, nous voulons montrer, dans le cadre du présent séminaire, la gestion administrative des chantiers publics dans la commune de Bologne entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle. En outre, nous allons faire une présentation préliminaire des sources disponibles à cette étude et des types d’informations qu’elles pourront nous dévoiler sur l’administration publique des chantiers.
Présentiel : 18 mars : Camille Larraz : « Un peintre maître-d’œuvre : Simon de Châlons et les chantiers avignonnais du XVIe siècle »
L’abondance archivistique de la Provence du XVIe siècle en fait un terrain d’investigation propice à l’étude des peintres et des aspects techniques de leurs créations artistiques. Le cas avignonnais est tout à fait exemplaire à cet égard par l’absence de corporation ou de guilde de Saint-Luc régissant l’exercice du métier de peintre. De ce milieu artisan délié des strictes réglementations juridiques de production émerge la figure du peintre Simon de Châlons, lequel domine le marché des commandes entre 1532 et 1561. Plusieurs contrats notariés et documents comptables brossent le portrait d’un peintre assumant, à la demande du commanditaire, la responsabilité de chantiers d’envergure. Le peintre assume une charge similaire à celle d’un maître-d ‘œuvre, sous-traitant avec différents corps de métier, tels que des maçons, des menuisiers, des brodeurs ou encore d’autres peintres. A travers trois exemples de chantiers – deux pour des retables destinés à des chapelles qui doivent également être réfectionnées et un pour la Somptueuse Entrée du cardinal légat Alexandre Farnèse – cette communication vise à mettre en évidence les stratégies économiques et sociales mises en place par Simon de Châlons pour gérer ses intérêts personnels et financiers, l’organisation matérielle, technique et humaine des chantiers à sa charge, ainsi que les processus de commande. L’un des retables, toujours conservé, offre en outre l’opportunité d’aborder la question du statut du peintre, naviguant sans cesse entre la figure d’artiste et d’artisan.
Thème 3 : Restaurer
15 avril : Laura Foulquier : « Entre réalités, fantasmes et restitutions. Comment étudier le bâti d’un monument disparu : l’ancienne abbaye Saint-Alyre de Clermont-Ferrand. »
« C’est en France, au XIXe siècle, que l’on voit des actes de vandalisme semblable, et l’on signale un progrès dans l’instruction du peuple ! ». « Près de la Tiretaine, on voit l’abbaye de Saint-Alyre, hors de la ville. Son architecture est superbe ; elle est flanquée de tours comme une ville forte ; elle est riche en colonnes, en sarcophages, en autels de marbres et de jaspes », écrit Abraham Golnitz lors de son étape, à Clermont alors qu’il parcourt le Forez et le Lyonnais dans le premier tiers du XVIIe siècle. Las, il ne reste plus grand chose de cette abbaye démantibulée durant la période révolutionnaire. Comment étudier un bâti qui n’existe plus ? Comment « imaginer » un monument qui de tous temps suscita admiration et hyperboles et qui devient, avec la période révolutionnaire, une ossature en déshérence dont il faut se défaire à tout prix ?
13 mai : Andreas Hartmann et Yves Gallet : « Les recherches du Groupe de travail « Pierre » au sein du Chantier CNRS Notre-Dame. Thèmes, problématiques et enjeux de recherche »
Source : Terrae
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