Vendredi 26 mai, INHA, salle Mariette
Atelier organisé par Robinson Baudry (robinson.baudry@parisnanterre.fr), Sylvain Destephen (sdesteph@parisnanterre.fr) et Karine Karila-Cohen (karine.karila-cohen@univ-rennes2.fr)
La prosopographie, si elle est le plus souvent associée à l’histoire institutionnelle et politique, constitue une méthode féconde pour étudier l’économie et la société des périodes ancienne et médiévale. Dans cette perspective, les historiens ont mené l’analyse prosopographique de groupes professionnels, afin d’en définir l’activité économique, le niveau de fortune, la position sociale et juridique, l’ancrage géographique. Des travaux de Jean Hatzfeld sur les Italiens qui pratiquaient des activités commerciales à Délos à ceux de Madalina Dana sur la mobilité culturelle des médecins, des enseignants et autres lettrés dans la région du Pont ou aux analyses d’Alexandre Vincent sur les musiciens dans l’Occident romain, la méthode a livré d’importants résultats. Les études de Lise Saussus sur les travailleurs du cuivre à Douai sont révélatrices de l’intérêt des médiévistes pour ce champ de la recherche. L’étude prosopographique des pro- fessions suscite de nombreuses difficultés et autant de questions de méthode, auxquelles cet atelier essaiera de répondre. Se posent tout d’abord des problèmes de définition de l’objet étudié. Définir une profession pratiquée aux époques antique ou médiévale ne va pas de soi et le risque de l’anachronisme est constant. Saisir les contours d’un groupe professionnel n’est guère plus aisé, car l’activité exercée n’avait pas nécessairement une fonction identitaire, de sorte que ceux qui la pratiquaient n’étaient pas toujours désignés en relation avec cette dernière. Inversement, lorsqu’elle était socialement stigmatisante, la profession pouvait être attribuée abusivement à des personnes qui ne l’exerçaient pas. Faire la prosopographie de groupes professionnels, c’est aussi analyser des types de sources spécifiques, dans lesquels les inscriptions occupent une place fondamentale. La taille des corpus, souvent modeste, pose enfin le problème de leur représentativité et de la possibilité de les utiliser pour construire un discours historique.
Programme :
10h : accueil et mot d’introduction
10h15 : Enora Le Quéré (Université de Rouen), « Les foulons dans l’Orient grec : approches prosopographiques »
11h : Évelyne Samama (Université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines), « Médecin, une tradition familiale ? Le témoignage des inscriptions »
11h45 : Marie-Sophie Caruel (Université de Poitiers), « La prosopographie des artisans des Gaules et des Germanies romaines du Ier siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C. »
12h30-14h15 : déjeuner
14h15 : Adrien Bayard (Université d’Artois), « Les sauniers de l’Atlantique entre Antiquité et Moyen Âge »
15h : Arnaud Lestremau (Université de Paris Nanterre), « Quidam trapezeta. L’impossible prosopographie des monétaires anglo-saxons »
15h45 : choix du thème du prochain atelier