Methodos, dans son numéro 25/2025, souhaite publier des éditions et études de textes mathématiques issus du Moyen Âge de langue et culture latine. Dans la mesure où les mathématiques médiévales comprennent outre l’arithmétique et la géométrie, d’autres disciplines comme l’astronomie, l’harmonie, la perspective et la mécanique, cet appel à contributions porte également sur des textes relevant a priori d’autres domaines qui font un usage significatif des mathématiques, que ce soit en philosophie naturelle et morale, ou encore en théologie, etc. Les mises en perspective avec d’autres traditions seront d’autant plus appréciées que les mathématiques ont joué un rôle capital au sein du transfert des savoirs qu’on associe aux vagues de traductions successives par lesquelles le Moyen Âge latin a développé l’encyclopédie des savoirs qui lui est propre et qui définit son identité ou plutôt ses identités intellectuelles.
Dans les études sur le monde médiéval latin, les mathématiques ont longtemps fait figure de parent pauvre. Les comparaisons avec la logique, qui a donné lieu à une littérature particulièrement riche, et avec les mathématiques arabes – dont la remarquable fécondité a été amplement étudiée – leur ont assurément nui.
Les figures de mathématiciens éminents tels Campano da Novara, Jean de Murs, Thomas Bradwardine, et surtout Nicole Oresme, dont on a édité et étudié un certain nombre d’œuvres mathématiques, sont certes mieux connues de nos jours, il n’en reste pas moins que de nombreuses questions demeurent sans réponse. Par exemple, alors que jusqu’au milieu du XIVe siècle les rapports entre les universités d’Oxford et de Paris sont nombreux, pour quelle raison l’intérêt pour les mathématiques semble-t-il avoir été plus précoce à Oxford qu’à Paris ? Y a-t-il eu une influence oxonienne dans l’essor des mathématiques à Paris au XIVe siècle ? Quelles sont les traces dans les travaux parisiens ou oxoniens des travaux mathématiques arabes, comment ceux-ci ont-ils été transmis ? Quelle a été la situation dans les universités d’Europe centrale ? Surtout, on observe que, dans le monde latin, certaines questions relevant d’autres disciplines universitaires, comme la philosophie naturelle ou morale, voire la théologie, sont traitées en s’appuyant sur les mathématiques. Quel est le statut de ces interventions des mathématiques ? Peut-on aller jusqu’à parler de modèles – et en quel sens – par exemple dans certaines questions de philosophie naturelle ?
Ce ne sont là que quelques-unes des questions pouvant donner matière à des articles susceptibles d’être soumis pour publication dans ce numéro de Methodos, mais elles illustrent à la fois l’extrême vitalité des mathématiques médiévales et la variété des contextes dans lesquels cette vitalité s’est manifestée et a porté ses fruits.
Date limite pour la soumission des propositions : 20 janvier 2024
Les propositions (2500 caractères) doivent être envoyées sous format électronique (Word et PDF) à Leone Gazziero (leone.gazziero@univ-lille.fr) et Anne Dourlens (anne.dourlens@univ-lille.fr).
Date limite pour la soumission des articles : 30 juin 2024
Une fois la proposition acceptée, les auteurs et autrices enverront leur texte dans le respect des normes décrites sous « Conditions de publication et instructions aux auteurs » sur le site de la revue (http://methodos.revues.org/2124).
Langues acceptées : Allemand, Anglais, Français, Italien.